samedi 6 février 2010

Norvège > Delisea Pulchra, une algue qui possède la solution contre des infections bactériennes


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Sciences de la VieDelisea Pulchra, une algue qui possède la solution contre des infections bactériennes
http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/62144.htm
Les bactéries sont des organismes unicellulaires. Elles peuvent être tout à fait inoffensives voire bénéfiques pour l'homme, notamment certaines présentes dans l'intestin. Mais elles sont aussi à l'origine de diverses infections.

Ces dernières années,on parle de plus en plus d'infections nosocomiales qui sont contractées par les patients lors de leur hospitalisation. Ces infections sont particulièrement importantes dans les cas de la pause de prothèses. Une fois que l'infection est installée, le patient doit en effet souvent être réopéré. Durant les 20 dernières années, 1700 patients ont du être réopérés en Norvège pour cette raison, 200 sur la seule année 2009. La particularité de ces infections est leur résistance aux différents antibiotiques utilisés habituellement pour combattre les infections bactériennes. Cela est du à une organisation particulière des bactéries sur ces prothèses : elles forment des biofilms.

Les bactéries possèdent un mécanisme de détection du quorum (quorum sensing), c'est-à-dire d'évaluation du nombre de bactéries qui les entourent. Il est basé sur la reconnaissance de certaines molécules que chaque bactérie libère autour d'elle. Une fois que la population a atteint une certaine taille, le quorum sensing induit l'activation de nouveaux gènes et un changement de comportement pour la bactérie. D'un comportement individuel, les bactéries passent à une organisation en biofilm : elles s'agglutinent et forment une population structurée, beaucoup moins accessible à la fois au système immunitaire et aux antibiotiques. Après la greffe, ce biofilm peut s'étendre aux tissus voisins et démarrer l'infection.

Dans le cas des infections lors des greffes, les principales bactéries responsables sont des staphylocoques blancs (Staphylococcus epidermidis) bactéries présentes au niveau de la peau. Pour ce type de bactérie, la formation des biofilms repose notamment sur les voies de signalisation médiées par les molécules AI-1 et AI-2 (Auto-Inducer 1 et 2).

Deux chercheurs de l'université d'Oslo, Anne Aamdal Scheie de l'institut de biologie dentaire et Tore Benneche de l'institut de chimie ont trouvé un moyen de prévenir la mise en place de ces biofilms sur les prothèses. Leur solution repose sur des molécules qui perturbent le fonctionnement du quorum sensing de ces bactéries. Ces chercheurs ont utilisé les travaux réalisés sur l'algue rouge Delisea Pulchra. L'absence de biofilm à la surface de cette algue serait due à la présence de certaines molécules de la famille des furanones. Ils ont plus particulièrement étudié des furanones bromés. En établissant une synthèse de certains de ces furanones, ces chercheurs ont ouvert la voie pour l'utilisation industrielle de ces molécules, pour un traitement préalable des prothèses avant les opérations. En dehors des Staphylocoques blancs, les furanones interfèrent avec les quorum sensing de différentes bactéries comme par exemple Serratia liquefaciens ou Pseudomonas aeruginosa.

Les biofilms posent également problème dans d'autres situations, comme par exemple sur les coques des bateaux. En favorisant la fixation des algues ils induisent une consommation d'énergie supplémentaire. Actuellement, la seule solution existante est l'utilisation de peintures contenant certains produits chimiques polluants. Le remplacement par une méthode basée sur l'utilisation de certains furanones pourrait ainsi présenter l'avantage de supprimer la présence de ces polluants.

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